🕯Lumière de la paix : un grand jeu pour la mettre en pratique

La Lumière de la paix Bethléem est un événement scout et guide chrétien qui se déroule chaque année pendant la période de l’Avent. Partagé par tous les Européens, sa transmission est un signe fort de paix. Là où l’actualité se fait souvent l’écho de nouvelles angoissantes, la diffusion de la lumière peut aussi être celle de signes d’espérances. Le jeu « artisans de paix » en est un exemple.

Artisans de paix est un jeu pour mettre en pratique cette année la Lumière de la paix de Bethléem. A travers ce jeu, les objectifs sont de :

  • permettre jeunes de repĂ©rer les situations qui font violence, les violences dans le monde mais aussi toutes les formes de violence insidieuse qui les entourent,
  • les Ă©couter faire apparaĂ®tre leurs questions et entendre leur sentiment d’impuissance,
  • leur permettre de prendre position, de rĂ©agir lorsque cela leur semble possible et de trouver les outils et des lieux sur lesquels s’appuyer.

Cette activité se décompose en deux temps distincts qui peuvent être fait successivement ou bien avec une pause. Le premier temps permet à chacun et chacune d’exprimer les émotions ressenties à travers différentes situations de violence rencontrées dans la vie quotidienne. Le second temps incite au débat sur des réactions possibles face à ces situations dans le but de réfléchir ensemble pour trouver une réaction adaptée.

Informations pratiques

Ce jeu peut se faire avec l’ensemble de l’unitĂ©. Pour le second temps, il vaut mieux se diviser en groupe de 10 personnes pour faciliter les Ă©changes. La durĂ©e est adaptable en fonction du nombre de situations. PrĂ©voyez 10 minutes, au moins par situation. Tous les Ă©lĂ©ments sont Ă  imprimer via le fichier PDF.

Avant de commencer

Il sera parfois difficile de faire parler les jeunes sur les situations de violence dont ils sont témoins aujourd’hui. En effet, dans l’ensemble ils ne maîtrisent pas bien les causes des violences qu’ils rencontrent, il faudra les aider à les découvrir. En revanche, en ce qui concerne la violence qui les entoure, il faut essayer de leur faire mettre des
mots ou leur faire exprimer par des signes.

Si les jeunes donnent le sentiment de ne pas réagir par rapport à la violence qu’ils côtoient dans leur vie de tous les jours (collège, famille, quartier, sport, …), ils ne la banalisent pas pour autant. Ils peuvent se sentir impuissants, être fatalistes, mais certains aussi la redoutent et ce qu’ils en entendent dans les médias, sur internet, ajoute encore à leur trouble. Ils peuvent apporter de nombreux exemples tirés de leur expérience personnelle.

Ce sont toutes ces réactions, expressions, inquiétudes que vous chefs et cheftaines pouvez permettre de faire jaillir. On s’efforcera, durant ce jeux, de réaffirmer l’importance de la loi, le cadre de la légalité, parfois sous-estimé par les jeunes ou ignoré d’eux, et le rôle de l’autorité (représentée par l’adulte notamment : enseignant, parents…).

Certaines situations personnelles, douloureuses, peuvent ĂŞtre Ă©voquĂ©es parfois par les jeunes de façon extrĂŞmement discrète ; il est peut-ĂŞtre prĂ©fĂ©rable dans un premier temps d’être prudent et de reprendre la question de façon très dĂ©licate avec le jeune en dehors du groupe et de passer le relais. N’hĂ©sitez pas Ă  consulter la page En cas de difficultĂ©s, risques ou maltraitance.

Temps 1 : exprimer mes Ă©motions

Ce premier temps a pour rôle de briser la glace, pour permettre de libérer davantage la parole lors du second temps de l’activité. Il propose à chaque jeune d’exprimer les émotions qu’il ressent devant différentes situations.

Les émotions proposées sont : la joie ; la surprise ; la tristesse ; la peur ; le dégoût ; la colère.

On dispose sur le bord du terrain Ă  Ă©gale distance, les affiches reprĂ©sentant les diffĂ©rentes Ă©motions (voir l’annexe 02). On explique aux jeunes les règles :
– Les chefs et cheftaines vont lire des situations.
– Pour chaque situation, chaque jeune doit aller vers l’affiche qui reprĂ©sente le mieux son Ă©tat d’esprit par rapport Ă  ce qu’il a attendu.
– Aucune affiche ne correspond Ă  une bonne ou mauvaise rĂ©ponse.
– Avant la première situation, les jeunes peuvent faire le tour des diffĂ©rentes affiches pour les avoir en tĂŞte.

Pour chaque situation, le déroulement est le suivant :
1) On lit une situation (CF annexe 01),
2) On laisse les jeunes se positionner par rapport Ă  leur sentiment,
3) On fait revenir tout le monde au point de départ

Conseils pratiques :
– Adapter Ă  votre unitĂ© le nombre et les situations prĂ©sentĂ©s, l’objectif n’est pas de toutes les prĂ©senter mais de prĂ©senter celles qui vous semblent le plus pertinentes.
– Garder le ton le plus neutre possible pour Ă©viter d’influencer les jeunes par rapport Ă  leur ressenti lors de la lecture des situations.
– Laisser du temps aux jeunes pour se positionner car ce n’est pas simple de mettre en avant ses Ă©motions.
– Retenir les situations qui mettent en avant le plus d’émotions diffĂ©rentes et de colère pour revenir dessus lors du second temps.

Temps 2 : prendre position

Ce deuxième temps a pour rôle de permettre le débat par rapport à des réactions qui font suite aux situations du premier temps. Les objectifs de ce débat sont de permettre à chaque jeune de s’exprimer et aussi de travailler ensemble à trouver une solution pour améliorer la situation.

Le temps commence par la lecture d’une proposition de réaction. On invite les jeunes à se positionner par rapport à cette réaction avec trois choix possibles :
● Je suis pour la réaction
● Je suis contre la réaction
● Je n’ai pas d’avis

Préparation :
On répartit le terrain en trois grandes zones parallèles délimitées (cordes, plots, …). Chacune des zones représentent un avis :
● La zone de droite : “Je suis pour” ;
● La zone de gauche : “Je suis contre” ;
● La zone du milieu est la zone “Je n’ai pas d’avis”.
Dans les zones de gauche et de droite, on ajoute une affiche pour se situer (Annexe 03)

Présentation :
On explique aux jeunes les règles :
– Avant chaque situation l’ensemble du groupe est dans la zone “Je n’ai pas d’avis”.
– Les chefs et cheftaines vont prĂ©senter des rĂ©actions possible par rapport Ă  des situations vĂ©cues.
– Chaque jeune, doit se positionner par rapport Ă  son avis dans une zone.
– Une fois, que des jeunes se sont positionnĂ©es dans les deux zones, ils doivent exprimer la raison de leurs choix.
– La prise de parole est libre.
– Les jeunes qui n’ont pas d’avis non pas le droit de s’exprimer.
– Chaque jeune peut changer d’avis pendant le dĂ©bat et donc changer de zone.

DĂ©roulement
Pour chaque situation, le déroulement est le suivant :
1. On lit une situation et la réaction proposée associée (CF annexe 01).
2. On laisse quelques secondes pour laisser les jeunes se positionner par rapport Ă  leurs avis.
3. On demande à un jeune d’expliquer la raison de son choix de chaque côté.
4. On laisse les autres jeunes rebondir pour alimenter le débat
5. On demande aux jeunes, au bout de 5 à 6 minutes, de réfléchir ensemble à une solution qui leur semblerait mieux pour réagir à cette situation.
6. On note la solution retenue par le groupe
7. On retourne dans la zone du milieu

Conseils pratiques :
– Adapter Ă  votre unitĂ© les situations prĂ©sentĂ©es en vous aidant du premier temps.
– Garder le ton le plus neutre possible pour Ă©viter d’influencer les jeunes par rapport Ă  leur ressenti lors de la lecture des situations et des rĂ©actions.
– Prendre le temps de dĂ©battre sur chacune des situations. Il est plus intĂ©ressant de faire une situation Ă  fond que de passer rapidement sur plusieurs situations sans laisser tout le monde s’exprimer !
– Encourager les jeunes Ă  aller plus loin dans leurs raisonnements.
– Garantir le respect mutuel lors du dĂ©bat, aucune opinion n’est mauvaise !
– Veiller Ă  garantir l’absence de vĂ©ritĂ© alternative avec des faits en restant bienveillant.

Pour aller plus loin :

➢ Jésus fait œuvre de violence pour rappeler l’essentiel (Matthieu 5,21) : Ce texte, déroutant, peut aider à illustrer ce que l’on peut qualifier de violence « légale ».
➢ Jésus invite à tendre la joue (Matthieu 5, 38-47) : Ce passage n’est pas facile à utiliser en équipe, mais il est souvent repris de manière populaire. Il n’est pas une invitation à être « naïf », mais une invitation à mettre une limite à la soif de vengeance et à sortir le premier de l’engrenage de la violence

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